Le vieux qui lisait des romans d'amour, Luis Sepulveda
José Luis Bolivar est né sur les hauts plateaux des Andes. Après son mariage, il décide avec sa femme de quitter la misère de son village pour trouver une vie meilleure sur les rives de l'Amazone. C'est comme cela que le couple échoue à El Idilio, un petit village à la lisière du territoire indien des Shuars.
C'est là que José passera toute sa vie, apprenant la profondeur de la forêt et de son peuple.
Aujourd'hui, vieux et seul, il passe son emps à lire des romans d'amour, seule échappatoire à cette solitude qui le ronge.
"Il possédait le seul antidote contre le venin de la vieillesse, il savait lire."
Mais, un jour, le corps d'un chasseur est repêché sur les rives du fleuve. Les "gringos" notables du village accusent les indiens. José lui affirme que le véritable coupable est une panthère. Il est alors dépêché pour la retrouver et la tuer.
Cette histoire est simple : pas d'intrigue, pas de personnage machiavélique... mais sous cette simplicité se cache une grande profondeur. Ce texte est un hymne à la vie sous toute ses formes, au respect de celle-ci, de son équilibre précaire ; un hymne à la liberté de l'esprit : la liberté de choisir sa vie comme sa mort.
Si ce roman est une plaidoierie ardente pour la forêt amazonienne, il sort des sentiers battus par les livres du genre : il n'y a pas de gentils sauvages, José Anonio Bolivar n'est certainement pas un ange et la forêt amazonienne ne nous est pas présentée comme un eden mais comme un endroit inhospitalier extrêmement dangereux et brutal.
Cette réalité crue fait en partie le charme de ce roman très court dont la fin arrive trop vite. Mais le talent de Sepulveda d'aller au fond des choses avec une écriture simple, son sens du récit qui nous offre en pagaille du rêve et des images colorées pour stimuler notre imaginaire en fait un inoubliable et grand moment de lecture.
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Fiche :
Traduction : François Maspero
Publication (1989)
Editions points (1995)
ISBN : 978-2-02-023980-1